Une énième journée à marmotter

En rétrospect, je dois avouer que Groundhog Day (1993) était un chef d'oeuvre d'anticipation. Quand j'ai vu la marmotte traverser la rue l'autre jour (je ne me souviens plus si c'était avant ou pendant la pandémie), je n'ai pas réalisé sur le coup la puissance évocatrice de la scène qui se déroulait sous mes yeux.

Je ne l'ai pas revue depuis, probablement confinée à quelque part, en attendant le vrai printemps. Je commence à m'ennuyer d'elle. Car à chaque jour depuis notre dernière rencontre, c'est le jour de "pas la marmotte". Il n'y a rien de pire que d'attendre une marmotte qui ne vient pas.

Dimanche a été différent de samedi. Pour ça, je suis reconnaissant. La différence est subtile, soit, mais ce fut néanmoins deux journées de fin de semaine différentes. Une petite victoire. La seule constante fut la cruelle absence de la marmotte.

Je me console en me disant qu'il a dû y en avoir des journées plates, au temps de

Balzac. Sinon, comment expliquer que le prolifique auteur ait eu le temps d'écrire les plus de quatre-vingt-dix ouvrages de la Comédie humaine?

Cette année, c'est non seulement le 250ème anniversaire de la naissance de Beethoven. C'est aussi le 180ème anniversaire de la publication du roman Pierrette de Balzac. Je ne veux pas entrer dans les détails de Pierrette. Je vous invite à le lire.

Mais je tiens à dire que sans ce blogue, Pierrette, l'orpheline, aurait été complètement passée sous silence en raison de la pandémie. Comme quoi il est facile de perdre le sens des priorités lorsque l'on se retrouve en isolement.

Demain, ce sera lundi. Je compte en faire une journée méconnaissable, unique. Un lundi de tous les possibles, tiens, concept que j'avais développé dans la sexalogie, pour ceux qui l'ont lue.

Ce lundi sera tellement différent des autres que je vais probablement devoir le baptiser autrement. Il sera beaucoup plus différent de dimanche que dimanche fut différent de samedi. Et il n'aura bien entendu rien à voir avec samedi!

Demain est un autre jour, du moins on l'espère. Vous en ferez bien ce que vous voudrez par rapport à aujourd'hui. Pour ma part, j'ai décidé que ce sera le jour et la nuit. Et ce, jusqu'au retour de la marmotte.