Le cas vide (2)

C'est clair que le cas vide n'est pas une grande source d'inspiration pour moi.

Par sa faute, les mots se sont tari et c'est bien dommage.

Ça revient à lui donner raison.

T'es content? Je n'ai plus rien à dire, trop occupé à analyser la courbe.

On est complètement immobilisés par un virus qui n'est même pas de l'année.

Un modèle 2019 dont absolument personne ne veut.

J'ai hâte qu'il soit complètement écoulé!

Qu'on le savonne une fois pour toute!

Désormais, le bout du monde m'est interdit.

C'est là-bas que j'ai rencontré ma muse.

Là-bas où l'église de belle-rivière nous avait inspiré une petite folie.

Là-bas où j'ai vu couler le ruisseau la première fois.

Là-bas où j'ai découvert la boulangerie de Jean-Paul.

Là-bas où j'ai rêvé aux Internationaux de Gore.

Ces jeunes filles qui font du vélo, sont-elles de la même famille?

Je ne les ai jamais vues ensemble auparavant!

Non! Celle qui ne porte pas de gants a touché au guidon de l'autre.

Cette fois, elles sont à moins de deux mètres... Catastrophe!

Si cette crise nous a appris quelque chose, c'est l'importance du contexte.

Sinon, comment expliquer que tous les courriels que je reçois depuis trois semaines débutent où se terminent par "dans le contexte"?

Mais vous viviez sur quelle planète avant?

Comme si le concept de contexte avait été inventé le vendredi 13 mars 2020!

Vous allez plus respecter ceux qui vous répondent que ça dépend du contexte, han, désormais?

Tout a toujours été fonction du contexte et il n'y aura pas de changement à ce chapitre.

Aujourd'hui, le contexte n'est pas clair, variable d'une personne à l'autre, d'une journée à l'autre, d'une heure à l'autre. Mais la plupart des gens s'entendent pour dire qu'il n'est pas très favorable.

Wimbledon est annulé!

Je m'accrochais pourtant à l'espoir qu'ils allaient se contenter d'interdire les montées au filet.

Si je lui mets la main au collet, COVID-19 est perdu.

Je m'en laverais complètement les mains!

Les mots reviennent, petit à petit.

COVID-19, approche mon petit.

Sur le comptoir, je t'aplatis.

Sous le robinet, je t'assainis.

COVID-19, vient par ici.

Après ton passage, en Russie.

Approche, approche, je t'en supplie.

Le temps est venu, que tu plies.