Les minorités invisibles

Ce matin, à la radio, il était question des minorités visibles, et de leur sous-représentation au sein du conseil municipal de la ville de Montréal. Je n'ai pas pu m'empêcher de penser qu'on leur réserve en quelque sorte le même sort que celui réservé à la majorité silencieuse, c'est-à-dire qu'elles n'ont pas voix au chapitre. Puis, je me suis mis à imaginer ce qu'il adviendrait si les minorités visibles et la majorité silencieuse unissaient enfin leurs forces. N'assisterions-nous pas à l'avènement d'une majorité visible et silencieuse? D'un nouveau parti politique? Il ne ferait peut-être pas beaucoup de bruit. N'empêche, une majorité est toujours destinée à prendre le pouvoir. Et le silence est fait pour être brisé, sauf pour utiliser des termes aussi vides de sens que les minorités visibles. Le parti majoritaire visible et silencieux ne pourrait pas renier ses promesses électorales. Son gouvernement donnerait la parole au peuple. Il ne serait ni libéral, ni Québécois, ni solidaire, ni même caquiste. Il ne serait pas préoccupé par sa visibilité. Il serait simplement le reflet de nos aspirations, de notre culture, de notre diversité, de nos origines, de nos utopies. Et il nous convierait à construire de toutes pièces notre avenir ensemble. Je vais le chercher sur mon prochain bulletin de vote.