En pleine face
- Vtunes
- 31 oct. 2020
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 15 août 2021
Imaginons une entrevue d'époque (les années soixante-dix) avec Serge Fiori dans laquelle on lui aurait demandé pourquoi il a créé toutes ces chansons (je ne veux pas écrire "ses", car il y a un travail d'équipe extraordinaire derrière tout ça, et une fois dans le répertoire, les chansons sont pour tout le monde) à l'époque d'Harmonium. Et lui de répondre:
"Dans 45 ans, il arrivera quelque chose de gros, et les Québécois en auront besoin."
Tout le monde aurait trouvé ça bizarre.
"Où es-tu, j'en peux plus, je ne t'entends plus... Où es-tu?" (En Pleine Face)
"Tu sais moé, j'ai pu ben ben le temps comme avant
Pu le temps, comme avant
Pour emplir mes oreilles." (Dixie)
"Je suis tombé par terre au milieu de gens qui n'ont rien remarqué." (Comme un fou)
Je poursuis donc mon playlist pandémique québécois. J'étais rendu à une troisième chanson mais j'en ajoute en fait trois d'un seul coup.
En pleine face, c'est pour la guitare irrésistible au début, qui revient périodiquement. Tellement apaisante, elle m'apporte un grand bien-être.
Dixie, c'est encore pour la guitare au début. Et le rythme. Puis le p'tit côté naïf, léger et sans souci de l'oeuvre.
Comme un fou, c'est difficile de dire pourquoi. Il y a tellement de couches dans cette oeuvre. Il y a les percussions. Les "back vocals" féminins. Certains passages fantômatiques. Des hésitations. Des changements de rythme. Des envolées.
Je pourrais ajouter "Histoires Sans Paroles" qui débute au son de la marée et de la flûte traversière. Une flûte traversière de pandémie. Un piano sublime. Et aucune parole à retenir! Mais on y reviendra.
Plus j'écoute Harmonium, plus j'y trouve des motifs pandémiques. Leurs chansons trônent au sommet de mon répertoire de confinement.
De penser que Fiori avait tout vu venir et nous offrait de manière prémonitoire un cadeau de pandémie, je n'en reviens pas! Comme exemple de prescience, ou de précognition, on peut difficilement trouver mieux.
Pendant la pandémie, il faut tout prendre ce qu'il y a de beau sur son passage. La musique comme le reste. Et après la pandémie, il ne faudra rien changer.
Avant la pandémie, on faisait quoi? Là, je ne m'en souviens pas. Je suis maintenant dans le présent. Pas un présent sans avenir. Mais un présent qui se prolonge.
Surtout, ne me parlez pas d'un "présentiel", car je vais tout casser. Si vous voulez absolument me voir, ce sera en personne, tout simplement.
N'oublions jamais tous les mots déjà disponibles dans notre langue. Et si on veut absolument en inventer, faisons un effort!
"En présentiel"... Quelle tristesse... À ce compte-là, je préfère à distance!
Ah, j'ai bifurqué. J'étais dans la playlist. Mettons ça sur le dos de la pandémie. Elle est capable d'en prendre.
Bon samedi!
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