Achat local (2)
- Vtunes
- 26 mai 2020
- 1 min de lecture
J'étais adolescent. C'était dans le temps où l'on pouvait encore se réunir. On se retrouvait dans un sous-sol du quartier et on écoutait Starmania jusqu'à l'épuisement, entre gars.
Pendant l'écoute, une chanson se détachait toujours du lot. On la faisait jouer en boucle, avec les moyens de l'époque.
Ce fut ma découverte de Fabienne Thibeault. Je n'oublierai jamais ce premier rendez-vous avec la Culture. Sa voix me subjuguait. Elle me subjugue toujours.
Je ne me doutais pas encore que c'était une chanson de pandémie. Je n'avais pas été initié aux pandémies. C'était une période d'innocence.
Finalement, je crois qu'on ne se rendait jamais à la fin de l'album. D'ailleurs, il serait plus juste de dire qu'on se faisait des soirées "Le monde est stone."
On cherchait le soleil au milieu de la nuit. Et on en redemandait.
La chanson n'a pas vieilli. Elle a traversé les époques comme si de rien n'était, jusqu'à la pandémie, juste à temps pour que ses mots donnent un sens à notre contexte.
Je ne sais pas comment Sully reçoit cette chanson, lui qui ne porte presque jamais attention aux paroles, trop obnubilé par la musique.
Sully est un être énigmatique. Mais je suis sûr qu'il convient que Le monde est stone. Et encore plus sûr qu'il a déjà été subjugué par les chansons de Fabienne Thibeault.
Dans Le monde est stone, y a juste le bout sur l'asphalte que je changerais.
Je le remplacerais par un héroïque jogging, au beau milieu de la rue, en pleine canicule. À ce moment précis, la vie renaîtrait.

Comments