Basquiat de justesse!
- Vtunes

- 16 févr. 2023
- 2 min de lecture
Il ne restait que quelques jours. Je voulais éviter la cohue. J'ai donc opté pour le dernier mercredi soir avant la fin de l'exposition pour renouer avec mon musée. Avec ma muse, bien sûr. À l'entrée, je constate que j'ai apporté ma carte de membre expirée, bien que je sois membre en règle avec une toute nouvelle carte très jolie.
Pas de problème, ma muse a sa carte en règle et elle donne droit à un invité anyway. Non, le type ne l'entend pas ainsi. Il m'envoie au service à la clientèle faire la file et un collègue incrédule dénoue l'impasse en un rien de temps. Ça commence donc sur une fausse note.
La suite est une course à obstacles pour contourner les gens qui ont décidé, comme moi, d'assister à l'exposition à la dernière minute. Je n'ai pas la patience de télécharger la portion musicale du programme Basquiat, alors je me lance dans le parcours artistique avec ma propre musique dans la tête.
Tout se passe bien, jusqu'au moment où un jeune joue aux savants et se prend pour le curateur de l'exposition afin d'impressionner sa blonde. J'ai juste le goût de rétorquer "Non, Basquiat n'était pas comme ça!" Je m'abstiens. J'aime l'art qui n'a pas besoin de longues explications. L'art qui nous laisse la liberté d'interpréter. La liberté de s'émouvoir.
"Chéri, c'est quoi ce son sublime?" "Selon Shazam, c'est Cheree de Suicide." Me voilà transporté. Je ne sais pas pourquoi la musique déprimante me prend toujours aux tripes. Ça déclenche invariablement une grand joie chez moi.
Le thème est simple, répétif, presque agaçant. Mais ça marche. Et à ce moment précis, je comprends l'effet de la cocaïne et de l'héroïne. Je suis à Manhattan. Warhol est vivant. On peint des cannes de conserve ensemble. Je lui montre mes pagodes vietnamiennes. Il est impressionné.
"Ramène-moi auprès de toi, ma muse." "Où es-tu?" "Cheree, Cheree, Oh I love you, Je t'adore, baby, My black leather baby, I love you, Oh I love you, I'm right here baby, I'm right here baby."
Basquiat, jusqu'au 19 février 2023.






J'ai beaucoup aimé votre réflexion sur la liberté d'interpréter l'art, surtout face à ce jeune 'curateur' autoproclamé. C'est une approche tellement juste, qui résonne particulièrement avec la musique. Comme vous l'avez si bien illustré avec ce moment Shazam et "Cheree de Suicide", la musique a cette capacité unique de nous transporter et de nous toucher profondément, souvent sans avoir besoin d'explications techniques. Cette capacité à nous 'prendre aux tripes' est fascinante. On se demande souvent comment les différentes fréquences et harmonies façonnent notre perception et notre ressenti. Pour ceux qui, comme moi, sont fascinés par cette alchimie et souhaitent explorer les fondements de l'accord et de la perception sonore, il existe des ressources précieuses.