Being PETER SELLERS

Hier, lors de la conférence de presse, notre premier ministre avait des allures de Peter Sellers dans "Being There", ce film fétiche de 1979. Il annonçait le printemps, les fleurs, une renaissance, à la manière d'un jardinier. Il était plein d'espoir.

Et à en croire ce que rapportent les médias, les Québécois semblent boire ses paroles autant que les Américains dans le film mettant également en vedette Shirley MacLaine. On se souvient qu'à la fin du film, Sellers marchait sur l'eau...

C'est Pâques, un moment propice pour chercher un sauveur. Mais dans le film de série C ("C" pour Covid-19) que nous sommes en train de réaliser collectivement, le dénouement dépendra d'une armée de figurants, que la caméra ne parviendra pas à immortaliser.

Nous avons tous besoin d'être là, là désignant dans ce cas-ci la maison. La tentation est forte que chacun de nous devienne au cours des prochaines semaines de véritables Peter Sellers, alternant entre séances de jardinage et écoute abusive de la télévision.

De par son ignorance de la plupart des choses du monde (à l'exception du jardinage), Sellers dans "Being There" me fait beaucoup penser à Trump, à l'exception que "Mister Chance" était un bien meilleur orateur.

Présentement, Trump se donne de l'importance en précisant qu'il s'apprête à prendre LA décision la plus importante de sa vie. Cela cache une réalité beaucoup plus complexe où chaque citoyen américain est déjà en train de prendre plusieurs décisions complexes.

Plus que jamais, nous devons tous être là pour les autres en ce printemps de précarité et de sédentarité. Personne ne peut se sauver. Et personne ne va nous sauver. Mais, ensemble, nous pouvons tracer le chemin vers un avenir plein de promesse.

François Legault croit que nous sortirons grandis de l'expérience. Quand il a dit ça, j'ai regardé mes deux garçons adolescents en riant. "Pour ma part, je ne crois pas. Pour vous deux, c'est à peu près certain!"

Joyeuses Pâques!