Desperate case
- Vtunes
- 8 avr. 2020
- 2 min de lecture
J'essaie d'expliquer la covidie humaine à un anglophone.
Mais ça commence mal, il ne connaît pas Balzac!
Même pas le père Goriot?
Même pas. On n'est juste pas allés au même cégep...
Imaginez si j'essayais de lui expliquer en anglais alors que quelqu'un traduirait mes paroles, en même temps, en français.
Cacophonie!
Ou absurdité...
Pourtant, c'est ce qui se passe à chaque jour lors du point de presse COVID-19.
Un traducteur enterre les paroles prononcées avec beaucoup de courage par notre premier ministre à l'intention des anglophones.
Pourquoi diantre un anglophone aurait-il besoin d'une traduction française?
Oui, même avec l'anglais de Legault, la question se pose.
Et en la posant, comme la plupart du temps, on n'y répond pas!
Je refuse de consulter notre constitution dans l'espoir d'une réponse.
On ne l'a même pas signée! On l'a encore moins écrite.
La traduction française du discours de Legault est pure mise en scène.
Un théâtre covidien (pour ne pas dire quotidien) inspiré de Beckett et Ionesco.
En plus, les anglophones ont droit à beaucoup moins d'information.
On ne leur dit presque jamais de se laver les mains.
Ils ont droit à un résumé tronqué, comme des citoyens de seconde zone.
Quelqu'un m'a suggéré qu'ils ne regardent pas Radio-Canada, ni RDI.
Alors pourquoi traduire?
Vous vous demandez peut-être pourquoi je me préoccupe tant des anglophones.
C'est que je me préoccupe de tout le monde! J'aime l'humanité, point.
Les personnes âgées sont les plus grands délaissés de cette calamité.
Quand il sera trop tard, on aura un gros devoir de mémoire, de reconnaissance, et j'en passe. Plusieurs ont hélas été abandonnés. Si personne ne l'a encore vu, c'est qu'on a été aveugles tout ce temps.
Et ça, c'est d'une grande tristesse. Mais je garde un immense espoir en l'avenir, autant celui de mes parents que celui de mes enfants.
Courage!

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