Nyk's et Nils
- 6 avr. 2019
- 2 min de lecture
Nyk's, c'est mon bistro pré-spectacle préféré. Impossible de s'y entendre parler à travers toutes les discussions des autres clients. On se comprend plutôt en lisant les lèvres... Mais quelle ambiance! Always buzzing ... Et toujours un plat qui fait mon bonheur.
C'était un mardi soir comme les autres, le genre où l'on choisit de rester confortablement à la maison. Or, une âme charitable m'avait offert il y a quelque temps des billets pour le spectacle de Nils Frahm. Nils qui? Je m'étais dit la même chose.
Même quand on suit le monde de la musique avec diligence et intérêt, on se rend rapidement compte qu'on n'y connait pas grand chose. C'est un univers trop vaste. Face à ce déferlement ininterrompu de mélodies et de paroles, il faut simplement se cramponner et attraper ce qui passe, à son rythme.
Je me souviens du jour où je n'aimais pas la musique électronique. Je dois dire que j'ai évolué depuis. De toute façon, cantonner la musique de Frahm dans la catégorie "électronique" serait une grossière erreur. Lui qui possède une si grande maîtrise du répertoire classique.
Inclassable. Voilà ce qu'il est. Unique en son genre. D'ailleurs, est-il danseur, DJ, ingénieur de son, pianiste ou humoriste? Poser la question, comme d'habitude, n'équivaut absolument pas à y répondre.
Avec autant de talent, et une telle polyvalence, difficile à croire qu'il ne chante pas. La voix n'est-elle pas l'instrument par excellence? Aurait-il canalysé une frustration liée à son incapacité à chanter dans la production de mélodies et de polyphonies classiques et électroniques?
Dès le début du spectacle, je suis transporté dans un autre monde, et plus rien n'existe. Je ferme les yeux.
Entouré de ses multiples équipements sonores (pianos, synthétiseurs, etc.), il construit petit à petit un édifice sonore surprenant et varié, alternant entre suaves mélodies (du genre "Because This Must be", "20:17" ou "My Friend the Forest") et sublimes prestations effrenées au piano.
Parfois, après avoir mis méticuleusement en place son arsenal sonore, on a l'impression qu'il pourrait presque venir nous rejoindre dans la salle et écouter le produit de ses arrangements avec nous.
Mais c'est alors qu'il choisit d'y ajouter quelques notes grâce à ses talents démesurés de claviériste et de pianiste.
Insatisfait de nous avoir charmés et hypnotisés avec sa musique, il y va d'une touche d'humour vers la fin grâce à un monologue hilarant sur le phénomène des "rappels".
Il n'y aura pas de rappel au spectacle de Nils Frahm. C'est trop convenu. Et Frahm est beaucoup trop original. Le rappel, il se produit plutôt après le spectacle.
L'ambiance et les mélodies s'impriment dans ma mémoire, m'interpellent, me bercent, me bouleversent, me désorientent. Je n'en demandais pas tant. Merci mon âme charitable. Merci Nils.
Unvergesslich!

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