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Pays sans signet(s)

  • Photo du rédacteur: Vtunes
    Vtunes
  • 28 déc. 2019
  • 2 min de lecture

Je ne sais pas comment j'ai pu passer autant de temps sans lire Pays sans chapeau. C'est vraiment fascinant. Le livre, je veux dire.


Mais aussi le phénomène d'acheter des livres qu'on ne lit pas. D'ailleurs, à ce jour, on ne sait toujours pas quels livres ont été le plus lus.


On ne compile que les ventes, un bien piètre indicateur. Surtout que plusieurs livres non achetés sont lus.


On en sait encore moins sur lesquels ont été compris, assimilés, transmis de génération en génération, appréciés, etc.


À la page 112, une minuscule araignée apparaît dans le récit. Comme si j'avais besoin d'une araignée en cet énième matin sans signet.


J'essaie de m'en défaire, mais je me rends compte que son fil est emberlificoté dans ma main. Nos destins sont temporairement liés.


Nous nous livrons à un curieux spectacle aérien, dans lequel je la promène de main en main, la faisant monter et descendre, dans une succession de "chutes libres" rappelant le "bungee."


Cet épisode de yo-yo impromptu est suffisant pour que je m'attache à elle, jusqu'au moment où le file se brise enfin (déjà?), lui permettant ainsi de poursuivre son chemin sur le plancher de bois franc.


Si je peux poursuivre ma lecture sans hésiter, c'est que j'ai mis à contribution une de mes factures de la période des fêtes.


Une facture peut jouer temporairement le rôle de signet. Même si son manque de rigidité m'énerve au plus haut point. En plus, j'ai eu le malheur de choisir la plus froissée... Mais ça fait la job, comme on dit.


Les écureuils sont en difficulté. Pas dans le livre! Dans ma cour arrière. Un d'entre eux s'acharne sur un verre de carton (café Tim Hortons) et le traîne sur plusieurs mètres avant de l'abandonner.


Dans le livre, ce sont les gens qui sont en difficulté. Mais c'était en 1996. Il reste que ça fait réfléchir.


Et c'est à ce moment précis que je me rends compte que lire est un luxe. Peut-être le luxe ultime.


Le soleil est resplendissant aujourd'hui, tellement que j'interromps ma lecture pour rêvasser et profiter de sa chaleur, celle qui parvient à passer outre le vitrage de ma salle de lecture.


Bientôt, j'irai vers le pays du nord. Pas celui dont parle Laferrière, et qui désigne Montréal. Mais plutôt celui situé au nord du nord.


Je tiens à préciser que le nord du nord n'équivaut pas au sud. Le sud, c'est dans mon livre. Oui, je l'apporterai avec moi.


Même si je ne devais jamais en poursuivre la lecture, je peux affirmer que c'est un excellent livre. Paradoxalement, j'en mesure la qualité justement par le fait que je n'ai pas besoin de le lire en entier.


Ça a l'avantage (ça l'a?) de m'amener à moins stresser avec les signets. Je continuerai l'histoire où bon me semble et je me rendrai jusqu'où je veux bien.


Ça s'appelle la liberté. Un autre luxe. Comme quoi la lecture nous fait réaliser plein de choses ... même avant la fin.




P.S. Pour les signets, j'en ai reçus plusieurs par messagerie texte hier après avoir publié mon appel à l'aide. Il y a encore des âmes charitables en ce monde.


 
 
 

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