Quand est-ce?

En période de pandémie, certaines expressions ont le don de "venir nous chercher". Quelle ne fut pas ma surprise l'autre jour de lire l'expression "Quand est-ce?" dans mon quotidien. En gros titre en plus. Sans blague.

À sa vue, j'ai toujours la même réaction. "Quoi est-ce?". Autrement dit, "Qu'est-ce que ça veut dire? Alors que "Qui est-ce?" semble tomber sous le sens, "Quand est-ce?" défie toute logique.

Quand nous reverrons-nous est compris de tous. Mais quand est-ce que nous nous reverrons, "c'est du n'importe quoi", sans compter que ça double le nombre de mots! Comme la vie est courte, cette mauvaise habitude gruge d'une certaine manière notre espérance de vie.

Pour l'instant, on nage dans le "Quand est-ce?" et personne n'a la réponse. Lorsque quelqu'un frappe à ma porte, je suis prudent. Je demande "Qui est-ce?" avant d'ouvrir.

Mais lorsque je me demande quand la pandémie prendra fin, je me demande simplement "Quand?"

Tout le monde a hâte que la pandémie se termine et je croirai à sa fin uniquement lorsqu'une scientifique aura répondu "Oui" à ma question "Est-ce quand?"

D'ici là, je crois que beaucoup de gens auront eu le temps de mettre l'emphase plutôt que l'accent et de se dire tout à fait d'accord en affirmant "définitivement."

Pour savoir si une expression est bonne, il ne faut pas se référer aux règles ou à ses exceptions, mais plutôt s'en remettre à son "gut feeling."

"Quand est-ce" ne devrait pas faire partie de notre vocabulaire, que ce soit à l'oral ou à l'écrit.

Si on apprenait que Molière ou Proust l'ont utilisée, cela viendrait simplement confirmer que l'erreur est humaine, pas qu'il faut remettre l'expression au goût du jour.

J'ai écrit ce blogue "à tort ou à raison". Autre expression à envoyer aux oubliettes de la langue française. Finalement, on veut dire quoi avec tous ces mots?

On cherche à se comprendre ou à brouiller les cartes? Poser la question c'est ...