top of page

Surpopulation

  • Photo du rédacteur: Vtunes
    Vtunes
  • 3 mai 2020
  • 2 min de lecture

Pendant la pandémie, j'ai suivi tellement de statistiques sur la COVID-19 que j'en suis venu à ne plus pouvoir assimiler un seul nouveau chiffre, que ce soit une valeur absolue, un pourcentage, une donnée par habitant, une augmentation par rapport à la veille, une statistique qui tient compte du nombre de tests, etc.


Ça m'a amené à regarder un peu plus autour de moi pour voir ce qui se passe dans mon quartier, du point de vue humain et également du côté de la faune. Ce que j'ai constaté m'a stupéfait.


Premièrement, depuis la pandémie, la population de mon quartier a explosé. Des foules immenses de voisins, inconnus jusqu'ici, marchent et courent en plein milieu de la rue, respectant la distanciation sociale scrupuleusement, mais bravant courageusement la circulation automobile qui se poursuit, elle aussi, en plein milieu de la rue.


Je vois des gens qui n'ont pas l'air confinés du tout. Au contraire, ils sont tous dehors devant chez nous. Et très nombreux. Nombreux comme jamais. Peut-être que certains viennent d'un autre arrondissement? Mystère total. Ces statistiques sont absentes du point de presse quotidien.


Même phénomène chez les oiseaux. Par exemple, les merles d'Amérique sont beaucoup plus nombreux qu'avant la pandémie, si l'on en juge par la force des chants entendus à partir de 4:15 chaque matin.


Des chants dont les phrases musicales respectent une séquence mathématique implacable, généralement composés d'entre quatre et dix syllabes sibyllines. C'est toujours un chiffre pair, et une des phrases va chercher des aigus impressionnants.


Les fourmis aussi n'ont jamais été aussi nombreuses (dans la maison), s'étant donné pour objectif de me narguer en transportant chaque graine laissée sur le plancher vers leur quartier général, que j'espèrerais dans un autre quartier, lointain si possible. Il faut dire à leur décharge qu'elle n'en sont pas à leur premier épisode de surpopulation. C'est une manie chez elles!


COVID-19 nous aura laissé plein de chiffres, probablement trop. J'essaie de contrer ce phénomène par des lettres, beaucoup de lettres. D'ailleurs, j'ai entrepris de lire "L'écume des jours" de Boris Vian, après plusieurs atermoiements.


C'est une lecture fascinante. Elle me permet d'oublier, le temps de quelques phrases, les nombreux phénomènes de surpopulation qui ont coïncidé avec la pandémie. En effet, à force d'observer, j'ai dû me rendre à l'évidence. COVID-19 est loin d'être le seul à proliférer.


Tiens, un autre nouveau voisin.


"Bonjour, je ne vous ai jamais vu par ici."


"Pourtant, j'étais là, mais sur le trottoir, plutôt qu'au milieu de la rue. C'est simplement que vous ne regardiez pas."





 
 
 

Comments


© 2023 by The Artifact. Proudly created with Wix.com

bottom of page