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voyage aux confins

  • Photo du rédacteur: Vtunes
    Vtunes
  • 14 août 2020
  • 1 min de lecture

Dernière mise à jour : 14 août 2020

Le premier effet de la pandémie est un monde qui rétrécit. Et dans ces nouvelles frontières, délimitées par ma cour arrière, je redécouvre un univers insoupçonné qui se déploit avec une vigueur renouvelée.


La cardinale, qui me charme avec ses couleurs subtiles trop souvent restées dans l'ombre du cardinal écarlate.


Le merle, qui me rend fou en défiant mes injonctions de ne pas voler mes bleuets, que je pourchasse avec un zèle maniaque et une frustration ridicule.


Le petit chien, qui aboie frénétiquement chaque fois que son propriétaire revient à la maison.


L'érable majestueux, qui déploit sa superbe canopée avec fierté et dignité.


Le marronnier, qui évolue aux côtés de l'érable en aspirant à de nouveaux sommets.


La bernache retardataire, survolant le quartier en frôlant les toits et criant "attendez-moi!"


Le géranium, qui reprend vie tout à coup après s'être endormi quelques jours.


Les araignées, qui tissent leurs toiles sans ménagement au-dessus de la galerie.


La marmotte, qui a creusé un trou béant sous le cabanon.


La thermo-pompe du voisin, avec son vrombissement incessant et insupportable.


Le groupe de voisins bruyants, que l'on entend crier et s'esclaffer des kilomètres à la ronde.


La bette à carde, qui pousse de manière prolifique sans soins particuliers.


Les carottes, qui grossissent à l'abri des regards.


Les livreurs, qui déposent mes boites d'épicerie sur le perron.


Et les parulines, nouvelles vedettes de ma cour arrière, qui se pointent alors que je ne les attendais plus.


L'avion de ligne, qui survole la maison de beaucoup plus haut que la bernache, et qui un jour me transportera jusqu'à de nouveaux confins.


 
 
 

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